Vendanges du millésime 2023

Millésime 2023 : un tour d'horizon des grandes régions viticoles en France

C’est un fait, chaque millésime est unique.

Ils sont façonnés par des influences naturelles et le savoir-faire de chaque région, mais également par les aléas climatiques des saisons : une combinaison harmonieuse entre l’homme et la nature. 

Dans certaines régions les vendanges sont terminées, en cours dans d’autres. Malgré des temporalités et fonctionnements différents, tous les vignerons s'accordent sur un même point : Il est difficile de prédire l’état de ce millésime avant d’avoir entièrement vendangé au vu des nombreux défis auxquels ils se sont confrontés.  

Les épisodes de sécheresse et d’humidité ont marqué cette année 2023 et suscitent beaucoup d’interrogations auxquelles nous tenterons de répondre dans cet article.

Nous explorerons l'état actuel de ce millésime dans les principales régions viticoles de France, tout en vous partageant notre regard sur les aléas qui peuvent influencer la qualité du vin.



En Bourgogne

La Bourgogne a connu d'importantes variations météorologiques. 

Le printemps a été frais, avec des pluies excessives. Cette période a également été ponctuée par la grêle, causant des pertes de récolte allant jusqu'à 20%. L'été lui a été gris et humide, avec des précipitations très disparates, causant des maladies cryptogamiques élevées (liées aux champignons). Certains climats bourguignons ont été plus impactés que d'autres : les plus avantagés seront certainement ceux qui ont connu un écart de température élevé entre la nuit et le jour (on parle d'amplitude thermique diurne). C'est d'ailleurs l'une des spécificités des grands crus de la région.

Les vendanges en Bourgogne ont débuté autour de fin-août, conformément à la moyenne des années précédentes. 

 

En Champagne

En Champagne, de fortes précipitations ont rythmé le mois de mai. Ces pluies ont été suivies par des pics de chaleur dépassant les 30 degrés en juin. En conséquence, les grappes ont atteint un niveau record de poids moyen.

Mi-juillet, une forte pression d'oïdium s'est manifestée, une maladie causée par un champignon qui se développe quand les températures et l'humidité sont élevées. Cependant le travail acharné des vignerons a permis de la contrôler. 

Les épisodes de grêle, qui ont aussi ponctué la saison, ont eu pour effet des vendanges anticipées dès le mois d'août. Les premiers rapports suggèrent que la qualité peut être inégale, mais des cuvées exceptionnelles devraient voir le jour. 

En effet, les chardonnay et les pinot noir ont plutôt bien résistés. A l’inverse, les pinot meunier ont très mal supportés ces alternances de chaleur et de précipitations. La Vallée de la Marne, qui concentre la majorité de ce cépage, en est ainsi la plus impactée.


A Bordeaux

Bordeaux a bénéficié d'un été chaud et sec, créant des conditions idéales pour les vendanges. Cependant, le mildiou, une algue parasite qui affecte la partie verte de la vigne, a touché plus de 90% du vignoble. Ce phénomène s'est développé en raison de fortes précipitations à des températures élevées au printemps qui a touché principalement le Merlot (cépage majoritaire de la Rive-Droite).

Les vendanges ont débuté autour du 15 septembre, avec des inquiétudes concernant les pertes de récolte dues au mildiou.


Dans le Sud-Ouest et le Languedoc-Roussillon 

La sécheresse persistante et l’absence totale de pluie pendant plusieurs semaines, ont laissé les vignobles de ces deux régions dans des conditions proches de celles du Sahara. Cette situation a entraîné des niveaux de stress hydrique élevés pour les vignes, des brûlures de baies, ce qui peut influencer la qualité des raisins. Le principal défi aura été d’apporter une solution d’irrigation efficace, de préserver la fraîcheur, d’optimiser l’ombre par un effeuillage adapté. 

Cette année, les vendanges ont démarré début septembre, plus tôt que prévu en raison de la canicule.


En Provence

La Provence a connu une saison marquée par des précipitations abondantes. Les pluies ont été accompagnées de grêle, de mildiou et de pourriture grise. À un tel niveau que le mois d'avril a été plus sec qu'en juillet, ce qui a posé des défis pour l'hygiène et la maturité des raisins. Le mois d'août a été caniculaire pour connaître, de nouveau, un épisode pluvieux quelques semaines avant les vendanges. Il aura été bénéfique pour certains, en gonflant les baies et en équilibrant la sucrosité apportée par la canicule, et néfaste pour d'autres, en diluant les raisins et réduisant ainsi leurs concentrations.

Les vendanges ont commencé début septembre sous des conditions mitigées en raison de ces aléas climatiques. Pour préserver la fraîcheur et éviter l’humidité, les récoltes se sont réalisées en un temps record : 10 jours en moyenne. 


Dans la Vallée du Rhône

La sécheresse a aussi été un défi majeur dans la Vallée du Rhône, où l’eau en surface manquait cruellement. La  qualité des raisins a ainsi beaucoup varié selon la capacité des pieds de vigne à puiser en profondeur pour s'approvisionner en eau. Ainsi, par exemple, les vignes septuagénaires de Châteauneuf-du-pape ont été plutôt épargnées.

A l’inverse de vendanges précoces en 2022, la région reprend un rythme habituel en démarrant cette année autour du 28 août. 

La Vallée du Rhône a donc été assez épargnée et a pu profiter, dans certaines appellations, de conditions météorologiques globalement bonnes. 


Dans la Vallée de la Loire 

La Loire a connu un mois de juin très chaud, compensé par un été plutôt frais et pluvieux. Rien de dramatique, cette humidité a engendré une pourriture grise pouvant aller jusqu'à 35% des parcelles. Les vendanges sont en cours depuis début, mi-septembre.


Dans le Jura

Le Jura a été préservé des aléas météorologiques de 2023. Aucune maladie, ou extrême naturel (températures, grêle) n’ont entravé le développement espéré de la vigne. Les vendanges ont démarré fin août, début septembre dans des conditions  favorables, ce qui devrait contribuer à la production de vins stables et de haute qualité.

Même s'il est encore un peu tôt pour l'affirmer, plusieurs experts se réunissent pour dire que ce millésime sera exceptionnel, du moins en quantité.


En Alsace

L'Alsace a par chance pu tirer profit d’une météo capricieuse ! L’équilibre s’est créé entre pluies incessantes, et une canicule étouffante. La chaleur a permis de compenser l'humidité, favorisant la maturité des raisins. Les vendanges se sont déroulées dans de bonnes conditions, démarrant entre fin août et début septembre.


En Corse

En Corse, ce sont les vents marins qui ont joué un rôle protecteur contre les difficiles conditions climatiques. Les dégâts ont été limités, même après plusieurs épisodes de grêle. Cette année, la Corse devrait donc produire des vins reflétant la beauté de son terroir. 

Comme chaque année depuis les importants changements climatiques, les vendanges démarrent de plus en plus tôt. Pour 2023, la date était fixée au 20 août. 



Finalement nous constatons de belles surprises notamment pour l’Alsace, le Jura ou la Corse qui ont pu tirer profit de ces extrêmes/imprévus climatiques. 

Pour les autres régions, rien de trop invalidant, bien au contraire, l'ingéniosité de chaque vigneron, dans la vinification autant que dans l’attention portée aux vignes durant ces temps drastiquement changeants, font ressortir l’identité et la particularité de chaque terroir. 


Les prochains mois seront cruciaux pour surveiller l'évolution de ces vins et découvrir les caractéristiques uniques de ce millésime 2023.

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